Définition : Pièce du guindeau ou de cabestan formée à l’empreinte des mailles de la ligne de mouillage d’un bateau.
Historique : Initialement les grands navires à voile de la Marine utilisaient pour leurs ancres des câbles en chanvre toronné, que l’on devait relever en les enroulant sur un treuil à axe vertical (cabestan) à bras d’hommes.
Les chaines ont remplacé des 1824 les câbles toronnés du fait de leur plus grande résistance , de l’ imputrescibilité.
Et de la sécurité apportée par la courbure de la chaine dans l’eau qui permettait d’atténuer les à-coups de traction du navire.
Toutefois, le relevage de la chaine était délicat et dangereux, dû à l’inadaptation entre la gorge du cabestan et les mailles de la chaine.
Embarqué sur un navire de guerre, en 1830, le Lieutenant de Vaisseau Benoît BARBOTIN constate les difficultés rencontrées par les marins et les pertes de temps consécutives à ces problèmes. C’est ainsi qu’après de nombreux travaux , il crée la couronne à empreintes (voir schéma ci-contre) qui a simplifié et sécurisé l’opération de remontée de l’ancre . Cette couronne placée à la base du cabestan est constituée d’empreintes alternativement horizontales et verticales dans lesquelles s’encastrent les mailles des chaines.
Le nom de l’inventeur a été donné à la pièce mécanique qui se trouve également sur les chars chenillés.
Le Lieutenant de Vaisseau (LV) Benoît Barbotin a fini sa carrière au grade de Capitaine de Vaisseau (CV).
Il est possible de compléter ces informations en se procurant le livre de Jean André BERTHIAU : Un Etablissement de la Marine. Militaire au cœur de la France – disponible au Musée des Amis du Vieux GUÉRIGNY
Au XVIIIème siècle les ancres des navires étaient descendues et relevées par des câbles en chanvre, en France généralement confectionnés à l’arsenal de Rochefort. Les progrès de la technique ont fait, qu’à l’imitation des anglais, il a été procédé, au début du XIXème siècle, à la substitution des câbles en chaînes aux câbles en chanvre.
Cette nouvelle fabrication a été confiée par le Ministre de la Marine aux Forges Royales de La Chaussade, ce qui a nécessité la construction de trois bâtiments à Guérigny, dans le site des Forges Royales, dont l’atelier des grosses chaînes (parfois appelé bâtiment à clocheton). C’est l’ingénieur de la Marine Jean-Baptiste Hubert (1781-1845) de Rochefort qui avait défini, dès 1822, les caractéristiques de ce bâtiment. On sait que la production a débuté à la fin de 1823.
Ce bâtiment a été classé Monument Historique par arrêté du 13 septembre 1991. Il fait actuellement l’objet de travaux de restauration pour devenir « l’espace Lafayette ».
Pour en savoir plus on peut lire l’article de Jean-André Berthiau et Robert Bouvier intitulé « Inventaire du site industriel du Vieux Guérigny » dans le Marteau-Pilon, Tome VII, juillet 1995 page 51.
On considère généralement que le téléphone a été inventé en 1876 par Graham Bell. Dès 1879 un réseau téléphonique fonctionnait à Paris. En ce qui concerne la Nièvre, il faudra attendre plusieurs années. A Nevers un premier réseau est ouvert en décembre 1893, avec 13 abonnés ! Fourchambault va suivre en 1894.
A Guérigny l’arrivée du téléphone sera plus tardive, suite aux refus du conseil municipal de faire partie du premier réseau départemental en 1900 ainsi que du deuxième réseau en 1905 ! C’est avec le troisième réseau départemental, en 1910, que l’on pourra enfin téléphoner de Guérigny. A noter que les Forges Nationales de La Chaussade étaient déjà reliées directement au central de Nevers et qu’elles possédaient un réseau interne depuis 1892, avec un poste central (installé dans le château de La Chaussade) et 14 postes simples.
Le téléphone automatique sera opérationnel en 1958 à Nevers et en 1971 à Guérigny.
Pour en savoir plus on visitera l’exposition « du télégraphe à la fibre optique » organisée par le musée Forges et Marines du 10 juillet au 18 septembre, ouverte tous les jours, sauf lundi de 14h à 18h. Cette manifestation est organisée notamment avec le prêt de matériel provenant des collections historiques d’Orange/cité des Télécoms et de Nièvre Numérique.
La gendarmerie , dans sa forme actuelle, résulte d’un édit royal du 9 mars 1720, portant suppression des anciennes Maréchaussées et créant 30 nouvelles Maréchaussées, une par Généralité, et réparties sur le territoire en brigades locales. Ce texte sera complété par une Ordonnance du 16 mars 1720, fixant une tenue uniforme. Il y avait alors 7 brigades dans le Nivernais : Nevers, Decize, St Pierre le Moutiers, Château-Chinon, St Saulge, La Charité, Clamecy, qui dépendaient de 3 Généralités (Moulins, Bourges, Orléans).
A Guérigny il faudra attendre 1857 pour constater la création d’une brigade de gendarmerie. En effet, la Gendarmerie Impériale va occuper, par un bail du 30 novembre 1857, un ancien bâtiment situé dans la cour des charpentiers du Château de La Chaussade.
En 1877, lors de l’arrivée du chemin de fer à Guérigny, on constate l’existence d’une brigade à pied, commandée par le brigadier Lepriol. La commune était alors habitée par 3 137 personnes.
C’est en 1962 que la brigade va s’installer dans des nouveaux locaux, situés Allée Babaud de La Chaussade.
Pour en savoir plus : « Gendarmerie Nationale » par le Général Besson et Pierre Rosière, éditions Xavier Richer, Paris 1982.
La création d’un corps de sapeurs-pompiers à Guérigny est due à une initiative de Pierre Charles Barbé, directeur des Forges Royales de La Chaussade de 1809 à 1832. Le règlement d’une escouade de 13 hommes est approuvé par le Ministre de la Marine le 21 Août 1821. Les pompiers seront pris parmi le personnel ouvrier de la Marine. A partir de 1831 et jusqu’en 1851, les pompiers deviennent une subdivision de la garde nationale. Ils disposent alors de deux pompes à bras, alimentées par des sceaux. Leur matériel est logé dans la cour des charpentiers du château de La Chaussade.
Ce corps de sapeurs-pompiers se maintiendra, avec des statuts divers, pendant 150 ans. En 1969 il est composé de 4 sections de 10 hommes. Il dispose notamment d’un fourgon équipé pour les feux de cheminée, alors nombreux, d’une motopompe coccinelle et d’un camion citerne. Il sera dissous lors de la fermeture de l’Etablissement de Guérigny en 1971.
Depuis quelques années la commune de Guérigny a la volonté de voir se constituer un centre de secours à Guérigny.
Pour en savoir plus : on peut lire l’article de JP Gauthron « les pompiers à Guérigny » dans le Marteau-Pilon tome XXX Juillet 2018 page 61 et aussi l’article du même auteur intitulé « Les incendies au XXème siècle à Guérigny » Le Marteau-Pilon tome XXI juillet 2019 page 47.
L’érection des monuments aux morts, après la fin des combats de la Grande Guerre, ne s’est pas toujours faite dans l’unanimité. A Guérigny le monument aux morts est l’œuvre d’un comité constitué en 1920 et présidé par Charles Dariaux, alors maire, et qui avait le soutien de la municipalité, mais pas celui des anciens combattants. Ainsi, ces derniers se prononçaient pour une implantation sur la voie publique la plus fréquentée, et proposaient l’espace situé devant les grilles d’honneur du château de La Chaussade, alors que le comité avait opté pour une implantation au cimetière.
Le monument aux morts sera inauguré le 19 novembre 1920, au centre du cimetière, en l’absence des anciens combattants de la section locale qui ont boudé la cérémonie et vont attendre la fin de la cérémonie pour s’incliner, à leur tour, devant le monument.
A noter qu’il existe deux monuments aux morts à Urzy.
Pour en savoir plus : on peut lire l’ouvrage d’Hervé Moison intitulé « Sentinelles de pierre, les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 dans la Nièvre » édition « Bleu autour » 2013
L’actuel marché de Guérigny a, en effet, été autorisé par Lettres patentes signées par le roi Louis XV en octobre 1772. Cette autorisation répondait à une demande de Pierre Babaud de La Chaussade auprès du Chancelier en 1765. Dans celle-ci le seigneur de Guérigny exposait «la difficulté de se procurer les choses nécessaires à la vie, il n’y a à Guérigny ny marché, ny foire ; on n’y peut avoir ny bled, ny farine, ny beurre, ny œuf, ny légume ». Mais cette demande s’est heurtée à l’hostilité des autorités municipales de Nevers qui pensaient qu’elle pourrait nuire aux foires et marchés de cette ville et même entrainer la disette. Ce marché se tenait, à l’époque, le jeudi sur la place devant l’église (actuelle place de la Liberté). Aujourd’hui il a lieu le vendredi et un deuxième marché se tient, depuis le XIX ème siècle, le mercredi.
Pour en savoir plus : on peut lire l’article de Sébastien Laurent que l’on trouve dans les Actes du Colloque La Chaussade 1992, publiés par Les Amis du Vieux Guérigny, page 119.
Claude Corbier, dans sa notice sur les Forges Impériales de La Chaussade, publiée en 1869, note l’existence en 1777 d’une maison servant de petite auberge et de boulangerie, au croisement de la Route Royale avec la rue qui dessert l’usine de Guérigny. On retrouve la mention de ce commerce dans les plans dressés à la fin du XVIII ème siècle. Au début du XIXème siècle l’établissement était géré par des particuliers désignés à la suite d’une procédure d’adjudication publique. Pour la boulangerie il était stipulé que le pain ne devait pas être vendu pour un prix supérieur à celui que l’on pouvait se procurer à Nevers.
La petite auberge a été vendue à un particulier en 1847. C’est certainement à la fin du XIXème que l’établissement a pris le nom d’hôtel du commerce, qu’il a conservé jusqu’à ce jour. Et il s’agit, aujourd’hui, du fonds de commerce le plus ancien de Guérigny.
Pour en savoir plus : on peut lire l’article de JP Gauthron intitulé « De la petite auberge à l’hôtel du commerce » publié dans le tome XXVIII Juillet 2017 page 121 du Marteau-Pilon, publication annuelle des Amis du Vieux Guérigny.