les Points d'Histoire
des Amis du vieux Guérigny

Histoire, anecdotes, évènements et mémoires de Guérigny.

 
Les sous-directeurs des Forges de La Chaussade
Première page de l’Ordonnance du Roi de 1838
Première page de l’Ordonnance du Roi portant règlement sur l’administration et le service des Forges de La Chaussade signée le 18 décembre 1836 par Louis Philippe et le Vice-Amiral, Ministre Secrétaire d’Etat de la marine et des colonies Rosamel.
Bâtiment de l’ancienne sous-direction.
Bâtiment de l’ancienne sous-direction. ©Photo Amis du Vieux Guérigny

   Cette fonction n’a pas toujours existé aux Forges de La Chaussade. Ainsi le texte du 27 novembre 1814 ne prévoyait pas cette fonction. Elle a été créée par l’Ordonnance du 23 novembre 1836. Le premier texte qui définit cette fonction est l’Ordonnance du 18 décembre 1836 et le premier sous-directeur nommé était Polydore Alexis Vanéechout (qui deviendra directeur par la suite).

     Le texte de 1836 définit ainsi, dans son article 15, les fonctions de sous-directeur ; il est chargé, sous les ordres et la surveillance du directeur, de toutes les opérations relatives à la conduite des ateliers et à l’exécution des travaux et fabrications de toute espèce.  L’article 45 précise qu’il fait partie du conseil d’administration.

     Le sous-directeur résidait dans la petite aile du château de La Chaussade (voir la photographie). Or en 1859 son état était tellement mauvais qu’il a fallut la reconstruire. On sait qu’à cette occasion, il avait été question de réaménager le bâtiment pour en faire deux logements. Le directeur de l’époque s’était opposé à ce projet en raison du fait que « loin des ressources des villes il fallait compenser par quelques agréments dans les habitations qui sont affectées aux dirigeants de l’entreprise ».

     Pour aller plus loin on consultera la série d’articles sur le statut des Forges de La Chaussade, publiée dans le Marteau pilon, publication annuelle des Amis du Vieux Guérigny, et distribuée gratuitement aux membres qui règlent une cotisation de 30 euros, et spécialement le tome XXIII de Juillet 2011.
   En outre on peut consulter cet ouvrage dans les Médiathèques ou l’acquérir à partir des bons de commandes sur la page publications et à adresser au siège social, mairie de 58130 Guérigny.

Adolphe Bouveault et Guérigny
Projet de l'Hôtel de Ville de Guérigny par Adolphe Bouveault (© Archives départementales de la Nièvre)
Projet de l'Hôtel de Ville de Guérigny par Adolphe Bouveault (© Archives départementales de la Nièvre)
Projet de la Maison Connant de Guérigny par Adolphe Bouveault (© Archives départementales de la Nièvre)
Projet de la Maison Connant de Guérigny par Adolphe Bouveault (© Archives départementales de la Nièvre)

    Théophile François Adolphe Bouveault, né à Guérigny le 17 septembre 1834, était le fils de Louis Bouveault, chef de section aux Forges Royales de La Chaussade et concepteur notamment de la roue à aubes de type Poncelet qui équipait, à l’origine l’atelier des grosses chaînes. Il deviendra un architecte réputé .

     On sait, qu’en tant qu’architecte départemental, il a dressé en 1884 les plans de la caserne de gendarmerie située à Nevers, avenue Marceau et aujourd’hui dénommée caserne Etienne Michot. Il est intervenu dans la construction de nombreux édifices publics (mairies, écoles, églises et notamment celle d’Urzy) ou privés (châteaux).

    En ce qui concerne sa ville natale il est peu intervenu. Toutefois il sera à l’origine d’un avant-projet d’hôtel de ville en juin 1889, qui ne sera pas édifié. Ce bâtiment monumental, de 22,80 mètres sur 10,25 mètres, était élevé avec au rez-de-chaussée une halle pour des marchés, une loge pour un concierge et des WC. A l’étage on trouvait une vaste salle pour le conseil municipal, une petite salle pour les commissions, le cabinet du maire et son secrétariat. Plusieurs mairies ont été conçues ainsi avec une halle pour les marchés au rez-de-chaussée (exemple de Prémery ou de Saint-Saulge).

    Par contre il est l’auteur des plans d’une maison individuelle, dite maison Connant, qui sera édifiée par la suite. Elle subsiste encore aujourd’hui et on peut la voir dans une rue de Guérigny. Cette maison appartenait peut-être à Louis Connant qui sera maire de Guérigny entre 1844 et 1847 et 1848 et 1851. Chacun peut essayer de la retrouver ! La réponse sera donnée dans un futur Point d’Histoire.

    Pour en savoir plus on peut lire le point d’histoire concernant la construction de la caserne Michot à Nevers.

Du nouveau au Musée : l’ancien coq de l’église Saint-Pierre de Guérigny
Coq de l'église Saint-Pierre de Guérigny
Coq de l'église Saint-Pierre de Guérigny

   Depuis quelques jours on peut voir au musée Forges et Marines l’ancien coq de l’église Saint Pierre de Guérigny qui vient d’être restauré par les Compagnons du Jeudi.

   On sait que cette église a été édifiée par La Chaussade en 1767, pour remplacer l’ancienne église Saint Amand détruite avec des maisons de l’ancien village au bord de la Nièvre. A ce sujet on peut voir au musée la cloche de l’ancienne église et consulter le « Point d’Histoire » consacré à la nouvelle église.

   À l’époque révolutionnaire, et plus précisément en l’AN III de la République, des individus ont saccagé l’église et détruit le clocher notamment pour vendre les poutres. Ils ont été arrêtés par la suite et le clocher a été reconstruit. On ne sait pas si l’actuel clocher a été reconstruit à l’identique de celui existant lors de la consécration de l’église. Le coq, qui est présenté dans une salle du musée, porte la date de 1806. Il a été remplacé par un autre coq en 1992.

   Pour en savoir plus on peut visiter le Musée Forges et Marines jusqu’au 22 septembre avec les animations réalisées par la Gendarmerie Nationale ce dernier jour  et lire le point d’histoire consacré à l’église Saint-Pierre.

La Caserne Michot à Nevers a été construite par un Guérignois : Aldophe Bouveault (1834-1892)
Aldolphe Bouveault, architecte guérignois
Aldolphe Bouveault, architecte guérignois

    La caserne de gendarmerie de Nevers, située avenue Marceau, et actuellement dénommée caserne Michot, a été édifiée en 1884. L’architecte du projet était Théophile François Adolphe Bouveault. Ce dernier était né à Guérigny le 17 septembre 1834. Son père s’appelait Louis Bouveault, chef de la 3ème Section aux Forges de La Chaussade. Une voie porte son nom : l’allée Louis Bouveault où est situé le musée Forges et Marines.

    Adolphe Bouveault a suivi une formation d’architecte à l’Ecole des Beaux- Arts de Paris de 1853 à 1861. Après ses études il séjournera en Italie puis il s’est établi à Nevers 1 place de l’Hôtel de Ville et deviendra architecte départemental et membre de la commission départementale des bâtiments civils.

    On lui doit de nombreuses constructions publiques comme des écoles ainsi que des constructions privées comme des châteaux : exemple du château de Mouron à Mesves- sur- Loire, en 1869, qui est aujourd’hui un institut médico-éducatif spécialisé pour les enfants.

    Adolphe Bouveault était un collectionneur de faïences de Nevers et il était l’auteur, avec Pierre Fieffe d’un ouvrage intitulé « Les faïences patriotiques nivernaise », en deux fascicules, 1883-1886.

    Pour en savoir plus : il faut visiter l’exposition intitulée « La Gendarmerie en Nivernais de 1701 à nos jours » organisée par le « musée Forges et marines » ouverte tous les jours sauf mardi e 14h à 18 h.
    On peut notamment découvrir le plan en élévation, provenant des archives départementales de la Nièvre,  dressé par Adolphe Bouveault pour la construction de la caserne de gendarmerie qui prendra le nom d’Etienne Michot.

La fin d’une énigme : le Château de Demeurs, commune d’Urzy
Plan Château Demeurs 1
Plan Château Demeurs 1
Plan Château Demeurs 2
Plan Château Demeurs 2

    Le visiteur du musée Forges et Marines qui visionne l’audiovisuel « Guérigny d’hier à aujourd’hui » est informé de l’existence de plusieurs fiefs sur le territoire de l’agglomération de Guérigny, avec généralement un château (exemple du fief de Villemenant avec le château du même nom). Toutefois pour le fief de Demeurs on ne disposait d’aucun élément. Existait-il un château à Demeurs ? On pouvait le penser mais à quoi ressemblait-il ?

    Aujourd’hui on peut répondre à ces questions.

    La réponse est positive en ce qui concerne l’existence d’un château à Demeurs à la lecture de l’acte de vente de 1781 des Forges de La Chaussade au Roi, de l’inventaire de 1793 pour le transfert de la gestion au ministère de la Marine, ou de l’état de la propriété immobilière des forges dressé en 1833. Dans l’inventaire de 1793 il était déjà indiqué que le château était en mauvais état.

     Mais où était situé ce château ? Comme on pouvait le penser ce bâtiment était érigé le long de la Nièvre, à peu près à l’emplacement de l’immeuble situé 45 rue de l’usine.

     Grâce à un document des archives départementales on connait son aspect. Il s’agissait, au milieu du XIXème, d’un long bâtiment composé, semble-t-il, de plusieurs parties érigées à des périodes diverses, avec des tours carrées. Cet immeuble avait une surface de 362 m2 et il était composé d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage. Au rez-de-chaussée on trouvait notamment une cuisine, un office, une salle à manger, un salon et le cabinet du chef de Section des Forges. On accédait à l’étage par un escalier dans une tour carrée, lequel étage était composé d’une chambre à feu, 3 cabinets, un cabinet de toilette et de greniers.

    Ce château était entouré par une cour, un jardin en terrasse sur la Nièvre, un grand verger, de deux pavillons d’entrée avec accès direct sur la route de Guérigny, un bâtiment servant de logement pour les charpentiers et autres ouvriers.

    D’une note rédigée par Louis Bouveault, Chef de Section des Forges, on apprend que le « vieux manoir » a été démoli à partir du 8 septembre  1856 pour faire place à « une maison bourgeoise » résidence de l’ingénieur de la Marine.

Les femmes dans la Gendarmerie
Femme Gendarme auxiliaire (Exposition au Musée)
Mannequin d’un gendarme auxiliaire féminin en tenue de cérémonie (provenance musée de Villeneuve sur Yonne)

   L’histoire de la gendarmerie est peu connue en Nivernais et peu de personnes sont capables d’indiquer les deux textes fondamentaux de 1720 et de 1791. Aucun article de presse ne concerne ce sujet. Et à Guérigny pratiquement personne n’est capable d’indiquer la date de création de la brigade locale.

   Il en va de même pour le personnel féminin. A l’origine la gendarmerie n’était composée que par des hommes. Or depuis 1972 il est possible pour de jeunes femmes de servir en tant que gendarme auxiliaire, tout en étant limité à des fonctions de soutien administratif. C’est en 1983 que deux décrets ont autorisé l’ouverture des corps d’officiers et de sous-officiers de la gendarmerie aux femmes. A l’origine le recrutement était limité par des quotas et certains emplois ne leur étaient pas ouverts.

   Aujourd’hui il n’y a plus de quotas et les femmes gendarmes représentent près de 22% des effectifs en 2022. Bien mieux, il y a actuellement 7 femmes ayant accédé aux postes de général de gendarmerie.

   Pour en savoir plus et connaitre la date de création de la brigade de Guérigny ou de la construction de la caserne Michot à Nevers il faut visiter l’exposition consacrée à l’histoire de la gendarmerie de 1720 à nos jours, au musée Forges et Marines de Guérigny, ouverte jusqu’au 22 septembre.