les Points d'Histoire
des Amis du vieux Guérigny

Histoire, anecdotes, évènements et mémoires de Guérigny.

 
Les Vieilles Chambres
Les vieilles Chambres
Les Vieilles Chambres
Les vieilles Chambres
Les vieilles Chambres (dessin)

  Cet immeuble a fait l’objet, ces dernières années, de nombreux commentaires fantaisistes et erronés.

     En réalité il s’agit d’une construction édifiée au XVIII ème siècle par Pierre Babaud de La Chaussade pour loger ses ouvriers travaillant à l’usine de Villemenant. On en a pour preuve l’atlas de certaines de ses propriétés, rédigé en 1775, et qui présente le plan masse de la petite forge et de la forge aux ancres de Villemenant, avec déjà la présence du bâtiment appelé aujourd’hui « les vieilles chambres ». Ce dernier est ainsi décrit : « c’est un pavillon avec ses deux ailes nouvellement et solidement bâti ». L’entrée de l’usine de Villemenant s’effectuait alors par une place située devant ce bâtiment.

    En 1896 ce bâtiment a été équipé d’une balustrade métallique pour desservir les appartements, avec cette date inscrite en façade. C’est certainement cet ajout qui est à l’origine de l’erreur de date que l’on rencontre malheureusement trop souvent.

    A la fin du XIXème siècle cet immeuble comportait 11 logements, généralement de 2 ou 3 pièces. Il abritait également la société de secours mutuel,  un réfectoire pour les ouvriers, et deux pièces pour « le service de l’usine » avec comme usage « lazaret ».

    Ce nom de « vieilles chambres » ou de « vieilles casernes » est à rapprocher de celui de « chambres neuves » qui concerne un ensemble de trois bâtiments à usage également de logement, mais qui lui a été édifié au XIX ème siècle et plus précisément sous le II Empire.

    Pour en savoir plus : on visionnera au musée Forges et Marines l’audiovisuel « Guérigny, d’hier à aujourd’hui ».

De la grande auberge à la propriété Tréchot
La propriété Tréchot à Guérigny
La propriété Tréchot à Guérigny
Bateau à vapeur au Congo
Bateau à vapeur au Congo
Les Frères Tréchot
Les Frères Tréchot

   On sait qu’en 1767 l’église Saint Pierre de Guérigny a été consacrée. La place située devant ce bâtiment était bordée par deux bâtiments édifiés à la même année : un presbytère (aujourd’hui le centre social) et la grande auberge.

   Ce dernier immeuble a fait l’objet d’un bail le 26 novembre 1774, pour 6 ou 9 années, à Michel Minot et son épouse. Il figure dans l’acte de vente au Roi du 8 mars 1781 de la manière suivante : « une grande maison près de l’église servant d’auberge et une autre maison, acquise des sieurs Girard et affermée au nommé Benoit, boucher et cabaretier ».

   On retrouve encore mention de cette auberge dans le procès-verbal de remise à la Marine des biens des Forges de La Chaussade du 30 avril 1793.

   Au cours du XIXème siècle cet immeuble ne sera plus utilisé comme auberge et il servira de logement pour des ouvriers des Forges (à la différence de la petite auberge, aujourd’hui l’hôtel du commerce). Il est aliéné par l’Etat à la suite d’une adjudication du 4 mars 1900, moyennant le prix de 20 050 francs, à Henri Tréchot (1868-1936), fils de Joseph Tréchot, ouvrier aux Forges de La Chaussade et de Marie Pichot. 

   On remarquera qu’Henri Tréchot, avec ses 4 frères, François, Louis, Aimé et Ernest, s’était rendu au Congo, à l’époque de sa colonisation, et venait de créer en 1899 une société, la CFHC (Compagnie Française du Haut Congo), qui était concessionnaire d’un vaste territoire (la Likouala-Mossaka). Celle-ci avait le monopole d’achat des produits locaux et de la vente des produits manufacturés, en contrepartie du paiement d’une redevance et diverses obligations. Elle possédait une flotte de bateaux à vapeur pour naviguer sur les fleuves. Les frères Tréchot avaient, par ailleurs, rendus des services à la France par le transport des troupes et du matériel militaire sur des bateaux à vapeur.

   François, Ernest et Aimé Tréchot reposent au cimetière de Guérigny.

   L’odyssée des frères Tréchot a fait l’objet d’une importante  communication lors du colloque Nivernais et Marines, organisé par les Amis du Vieux Guérigny en 2009.

   À noter que l’immeuble de Guérigny était à l’abandon depuis de nombreuses années et que, suite à une vente, des travaux de rénovation semblent être programmés.

Pour en savoir davantage :

   Jean-Paul Gauthron : « L’épopée des marins nivernais sur le fleuve Congo »  Actes du colloque Nivernais et Marines, 2010, page 233.

   Jean-Paul Gauthron : « L’ancienne grande auberge, commune de Guérigny » Marteau pilon tome XXII juillet 2010, page 57.

   NB : On peut se procurer les publications des Amis du Vieux Guérigny soit à la permanence effectuée chaque jeudi matin de 9h à 11h à la bibliothèque du musée Forges et Marines, soit par correspondance en utilisant le bulletin de commande en cliquant sur le lien ci-dessous :

L’église Saint-Pierre de Guérigny
Église Saint-Pierre de Guérigny, 58
Église Saint-Pierre de Guérigny, vue de face
Église Saint-Pierre de Guérigny, 58
Église Saint-Pierre de Guérigny, vue générale
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Cloche de l'église Saint-Pierre de Guérigny
Cloche de l'église Saint-Pierre de Guérigny

   Si la paroisse de Guérigny a été fondée en 981, la primitive église était dédiée à Saint Amand. Celle-ci était située, sans doute, à l’emplacement du parc du Château de La Chaussade. Il s’agissait d’un bâtiment modeste, dont on peut voir au musée Forges et Marines une cloche datant de 1637. D’après une expertise rendue le 5 août 1743 l’église était en très mauvais état et menaçait ruine. Il a été même précisé qu’elle était construite dans « un endroit malsain ».

   La situation va se modifier à partir des constructions des nouveaux bâtiments industriels et du Château de La Chaussade. Après une période transitoire pendant laquelle les offices seront célébrés dans la chapelle du château, une nouvelle église, dédiée à Saint-Pierre, sera édifiée sur un plateau au-dessus de la vallée de la Nièvre et consacrée par Mgr Jean Antoine Tinseau, évêque de Nevers le 5 octobre 1767.

   La nouvelle église est un bâtiment en forme de croix latine, terminée par un chevet à pans coupés, et couvert par un toit « à la Mansart ». A la base du clocher on distingue encore la porte permettant à Mr de La Chaussade d’accéder à sa chapelle qui était une tribune en bois au- dessus du chœur.

   La façade est constituée par des pilastres que l’on peut rattacher à l’ordre toscan. Au-dessus on trouve un fronton triangulaire qui renferme, non un sujet religieux, mais les armes des Forges Royales de La Chaussade, adoptées à la suite de l’acquisition de 1781.

   A l’extérieur on trouvait la pierre des morts et une croix en fer forgé au centre de la place. A l’arrière de l’église se trouvait le cimetière.

   Pour en savoir davantage : voir l’audiovisuel Guérigny d’hier à aujourd’hui, au musée Forges et Marines.

Église Saint-Pierre de Guérigny, plan
Église Saint-Pierre de Guérigny, plan
À propos du mobilier du Château de La Chaussade
Mobilier du Château de La Chaussade (1972)
Mobilier du Château de La Chaussade (1972). (Reproduction interdite).
Mobilier du Château de La Chaussade (1972)
Mobilier du Château de La Chaussade (1972). (Reproduction interdite).

   Pour Pierre Babaud de La Chaussade, le château de Guérigny était une résidence de travail. Depuis une étude publiée avec les actes du colloque organisé par les Amis du Vieux Guérigny en 1992, on connait les périodes où La Chaussade était présent à Guérigny (généralement de juillet à décembre).

   Le château était donc meublé et ce mobilier a été vendu au Roi en 1781. A la suite du rattachement des Forges de La Chaussade au ministère de la Marine en 1793 un inventaire détaillé des meubles a été établi. Celui-ci a été étudié dans un article publié par la Société Académique du Nivernais en 1989. On pense généralement que la situation avait peu évoluée depuis la vente de 1781 car on retrouve, par exemple, les meubles de la « chambre de feu le citoyen La Chaussade ». Pendant le XIXe et le XXe siècle le mobilier faisait l’objet, chaque année, d’un inventaire, difficile à exploiter car réalisé non pas pièce par pièce mais par catégorie de meubles.

   Aujourd’hui on dispose de plusieurs photos en Noir et Blanc des meubles encore présents en 1972. On peut donc retrouver des meubles du XVIIIe siècle : ainsi les fauteuils « à la Reine » l’ottomane ou la pendule en forme de cartel.

   A noter que pendant la II Guerre mondiale l’acte de vente du 28 juillet 1942 à la société lorraine des aciéries de Rombas prévoit expressément que « les meubles meublants qui se trouvent dans l’Hôtel de la Direction sont exclus de celle-ci ». La société acquéreur en assurera simplement la garde.

   Après la fermeture des Forges de La Chaussade en 1971 ce mobilier a été dispersé dans les services de La Marine. Il faut savoir également que seul le château était meublé, ce qui n’était pas le cas des autres logements des cadres (exemple de la sous-Direction).

    Pour en savoir plus on consultera :

     Jean-Paul Gauthron : À propos d’un inventaire des biens dépendant des Forges de La Chaussade en 1793, MSAN tome LXX, 1989

    Jean-Paul Gauthron et Martine Legros : Guérigny, le château de La Chaussade au cœur de la Ville, publication des Amis du Vieux Guérigny, 2021

Le Parc du Château de La Chaussade
Plan du Château de La Chaussade
Plan du Château de La Chaussade - (Reproduction interdite).
Château de La Chaussade
Château de La Chaussade - (Reproduction interdite).
Parc du Château de La Chaussade
Parc du Château de La Chaussade. ( Reproduction interdite).

   Après la construction du bâtiment principal du château de La Chaussade un parc a été aménagé à l’arrière de celui-ci. Compte-tenu de la configuration du terrain et de l’existence d’un bief, il a fallu construire une sorte de terrasse.

C’est le sieur Dupoux qui commence les travaux en 1748. Et le 25 mars 1749 il s’oblige, par contrat, à faire et parfaire les constructions de la terrasse du jardin au même niveau, tant du côté des ponts que de celui des forges.

   Grâce aux plans qui ont été dressés à la fin du XVIIIe siècle on connait la configuration générale du parc : il s’agissait d’un parc « à la française » c’est-à-dire qui comportait des parterres géométriques. Il s’organisait au tour d’une allée centrale qui partait de l’espace située entre les deux ailes du château en direction du bief. Les parterres sont dits «  entamés de charmille couverte ». De chaque côté on remarquait la présence d’un potager.

   Une partie du parc sera transformée en parc « à l’anglaise » à la fin du XIXe siècle. En effet les parcs « à l’anglaise » ont seulement été introduits en France par la Reine Marie Antoinette lors de l’aménagement du Petit Trianon entre 1774 et 1782. Ils se sont alors répandus par la suite au XIXe siècle dans toute l’Europe. Dans ce genre de parcs on ne trouve plus, par exemple, d’allées rectilignes pour guider le pas des promeneurs. Il en résulte donc ce que l’on a pu qualifier « d’ errance poétique ».

   

   Pour compléter ce texte on peut consulter :

–  Jean-Paul Gauthron : Notes sur le château de Guérigny et ses Seigneurs, MSAN Tome LIX 1976

–  Jean-Paul Gauthron : L’inventaire des sites métallurgiques de la Nièvre : Site du  château de Guérigny, Marteau pilon Tome XIV 2002

–  Jean-Paul Gauthron et Martine Legros : Guérigny, le château de La Chaussade au cœur de la ville ; publication des Amis du Vieux Guérigny 2021

Les grilles du site des Forges royales
Ancre de parade.
Ancre de parade. Grille d'entrée du Musée des Forges royales de Guérigny. (Reproduction interdite).

   L’origine du site des Forges Royales à Guérigny remonte au XVIIe siècle avec la construction d’une grosse forge près d’un bief par Arnaud de Lange à partir de 1640. Au XVIIIe une grosse forge et une forge aux ancres sont édifiées par Pierre Babaud de La Chaussade. A partir de 1823 l’atelier des grosses chaînes est édifié à l’emplacement de la forge aux ancres. D’autres bâtiments seront édifiés par la suite.

  Il semble qu’à l’origine le site n’était pas clôturé. Au XIXe la grille d’entrée était située entre l’atelier des grosses chaînes et les logements. Une grille avec un portail existait à l’emplacement actuel à la fin XIXe, ainsi que l’on peut le voir en consultant des cartes postales anciennes.

  Toutefois les 2 ancres de parade, confectionnées l’une à Guérigny, l’autre à Cosne, et les 2 mortiers étaient installés à l’origine devant les grilles de l’usine de Villemenant. L’ensemble sera transféré à l’emplacement actuel en 1978, en même temps que le marteau pilon de 5 tonnes, à la suite d’une intervention de l’association des Amis du Vieux Guérigny.

   Pour en savoir davantage, et notamment connaître les dates de confection des ancres et les caractéristiques des mortiers on pourra se reporter à l’ouvrage de 44 pages intitulé : « Guérigny, à la découverte du site des Forges Royales et de son musée«   en vente au musée Forges et Marines. Dans ce même lieu on pourra prendre connaissance de l’audiovisuel intitulé : « Guérigny, d’hier à aujourd’hui « , réalisé en juillet 2023.