les Points d'Histoire
des Amis du vieux Guérigny

Histoire, anecdotes, évènements et mémoires de Guérigny.

 
On fabriquait aussi des briques et des tuiles à Guérigny
Halle de la tuilerie à Guérigny
Halle de la tuilerie à Guérigny
Brique "Courty" à Guérigny
Brique "Courty" à Guérigny

    Monsieur de La Chaussade possédait une tuilerie à Villemenant. On sait qu’elle existait dès 1775. Elle faisait partie des biens acquis par le Roi en 1781. On la retrouve dans l’inventaire des biens remis à la Marine en 1793. Et les Forges de La Chaussade l’ont exploitée jusqu’en 1847.

    A cette date la tuilerie est vendue au comte de Berthier Bizy. Elle est ensuite cédée à Monsieur Annet Courty le 23 décembre 1875. Celle-ci sera ensuite exploitée par son fils Antoine Courty, jusqu’à sa mobilisation en 1914. A son retour de la guerre son état de santé ne lui a pas permis de remettre la tuilerie des Chaumes en activité.

    On cuisait alors 5 000 briques par fournée, plus des tuiles et des carreaux. Aujourd’hui la halle et le four ont disparu et seule l’habitation subsiste. Toutefois on trouve encore, dans des constructions, des briques provenant de cet établissement.

    Pour en savoir davantage, on peut lire l’article de Jean-André Berthiau intitulé Inventaire des sites métallurgiques de la Nièvre : la tuilerie de Villemenant, commune de Guérigny dans le Marteau pilon Tome VIII,1996, page 85.

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L’avenue du Général Cheutin à Guérigny
Plan de l'avenue du Général Cheutin à Guérigny
Plan de l'avenue du Général Cheutin à Guérigny
Lieutenant Cheutin à bord de son avion
Lieutenant Cheutin à bord de son avion

   Généralement les habitants de Guérigny ignorent l’histoire des rues de leur commune. Ainsi pour l’avenue du général Cheutin, qui est la dénomination actuelle de la route, tracée au XVIIIème siècle, pour relier le centre de Guérigny à Poiseux, dans un premier temps, puis par la suite Prémery. Cette route était bordée d’arbres, au moins semble-t-il jusqu’au domaine de Châtres.

   Par la suite on lui a donné, dans sa première partie, le nom d’avenue du général Cheutin (1880-1938). Après avoir été apprenti chaînier en 1896, probablement dans l’ancien atelier des petites chaînes, aujourd’hui démoli, il contracte un engagement dans l’armée de terre. Puis, attiré par l’aviation il devient élève pilote en 1910 et obtient son brevet le 15 juillet 1911.

   On le retrouve alors lieutenant pilote sur le front en 1914 puis au Maroc. Il sera promu colonel en 1926, puis général de brigade aérienne en 1932.

   À noter le 21 août 1913, à dix heures, son atterrissage dans la prairie de Guérigny aux commandes de son biplan Farman, devant une foule d’habitants.

   Pour en savoir plus : lire l’article de Jean-André Berthiau, intitulé : Jean Etienne Cheutin (1880-1938) un chaînier guérignois pionnier de l’aviation publié dans le Marteau pilon tome XXIV, 2012, page 69.

Avion Farman dans une prairie à Guérigny
Avion Farman dans une prairie à Guérigny
Les Chambres Neuves
Pompe des Chambres neuves des Forges de La Chaussade
Pompe des Chambres neuves des Forges de La Chaussade

  Lors de sa visite des Forges Impériales de La Chaussade en 1855 l’inspecteur des travaux Hydrauliques REIBEL a été frappé par l’état « affligeant » des logements du personnel. Et lors de la construction du nouvel atelier de tôlerie en 1855, le directeur des forges Alphonse Louis Zéni indique au Ministre de la Marine qu’il y a urgence à régler le problème du logement pour les affineurs qui vont travailler dans ce nouvel atelier de Villemenant et qui, sans danger pour leur santé, ne peuvent se retirer au loin.

   Un terrain est acheté le long de la route de la Quellerie, en face des nouveaux ateliers et le cahier des charges prévoyant la construction de 3 bâtiments est adopté le 10 février 1858. On sait qu’en août 1859 deux des trois bâtiments sont achevés.

   Chacun des bâtiments est élevé d’un rez-de-chaussée et d’un étage avec 10 logements à chaque niveau. A l’arrière on trouve une grande cour commune limitée par des caverons, un four à pains et des jardins. L’approvisionnement en eau est assuré par 2 grandes pompes à balancier, situées près du mur de l’usine. Les installations fournissent ainsi l’eau potable pour l’arrosage des jardins et de l’eau chaude pour les travaux ménagers. Ainsi la pompe chaude et la pompe froide crachent leur eau par des têtes de lions ouvragées. Et on pouvait accéder directement aux ateliers de Villemenant par la « porte de Majunga ».

   La vie quotidienne aux chambres neuves, dans l’entre deux guerres, est relatée dans un remarquable article de Raymond Colas, publié en 1991 dans le Marteau pilon, revue des Amis du Vieux Guérigny.

   Pour aller plus loin on consultera l’audiovisuel « Guérigny d’hier à aujourd’hui » au musée Forges et Marines. Et l’article de Raymond Colas intitulé « Les échos des chambres neuves dans les années 20 », Marteau pilon Tome III, 1991 page 105 que l’on peut se procurer au musée ou par correspondance (le site contient des bulletins de commande à télécharger).

Les Chambres neuves aux Forges de la Chaussage
À gauche, la porte de Majunga. À droite, deux bâtiments des chambres neuves. Les cheminées des aciéries viennent d'être achevées car elles portent des drapeaux, cette vue date donc de 1904.
Les Vieilles Chambres
Les vieilles Chambres
Les Vieilles Chambres
Les vieilles Chambres
Les vieilles Chambres (dessin)

  Cet immeuble a fait l’objet, ces dernières années, de nombreux commentaires fantaisistes et erronés.

     En réalité il s’agit d’une construction édifiée au XVIII ème siècle par Pierre Babaud de La Chaussade pour loger ses ouvriers travaillant à l’usine de Villemenant. On en a pour preuve l’atlas de certaines de ses propriétés, rédigé en 1775, et qui présente le plan masse de la petite forge et de la forge aux ancres de Villemenant, avec déjà la présence du bâtiment appelé aujourd’hui « les vieilles chambres ». Ce dernier est ainsi décrit : « c’est un pavillon avec ses deux ailes nouvellement et solidement bâti ». L’entrée de l’usine de Villemenant s’effectuait alors par une place située devant ce bâtiment.

    En 1896 ce bâtiment a été équipé d’une balustrade métallique pour desservir les appartements, avec cette date inscrite en façade. C’est certainement cet ajout qui est à l’origine de l’erreur de date que l’on rencontre malheureusement trop souvent.

    A la fin du XIXème siècle cet immeuble comportait 11 logements, généralement de 2 ou 3 pièces. Il abritait également la société de secours mutuel,  un réfectoire pour les ouvriers, et deux pièces pour « le service de l’usine » avec comme usage « lazaret ».

    Ce nom de « vieilles chambres » ou de « vieilles casernes » est à rapprocher de celui de « chambres neuves » qui concerne un ensemble de trois bâtiments à usage également de logement, mais qui lui a été édifié au XIX ème siècle et plus précisément sous le II Empire.

    Pour en savoir plus : on visionnera au musée Forges et Marines l’audiovisuel « Guérigny, d’hier à aujourd’hui ».

De la grande auberge à la propriété Tréchot
La propriété Tréchot à Guérigny
La propriété Tréchot à Guérigny
Bateau à vapeur au Congo
Bateau à vapeur au Congo
Les Frères Tréchot
Les Frères Tréchot

   On sait qu’en 1767 l’église Saint Pierre de Guérigny a été consacrée. La place située devant ce bâtiment était bordée par deux bâtiments édifiés à la même année : un presbytère (aujourd’hui le centre social) et la grande auberge.

   Ce dernier immeuble a fait l’objet d’un bail le 26 novembre 1774, pour 6 ou 9 années, à Michel Minot et son épouse. Il figure dans l’acte de vente au Roi du 8 mars 1781 de la manière suivante : « une grande maison près de l’église servant d’auberge et une autre maison, acquise des sieurs Girard et affermée au nommé Benoit, boucher et cabaretier ».

   On retrouve encore mention de cette auberge dans le procès-verbal de remise à la Marine des biens des Forges de La Chaussade du 30 avril 1793.

   Au cours du XIXème siècle cet immeuble ne sera plus utilisé comme auberge et il servira de logement pour des ouvriers des Forges (à la différence de la petite auberge, aujourd’hui l’hôtel du commerce). Il est aliéné par l’Etat à la suite d’une adjudication du 4 mars 1900, moyennant le prix de 20 050 francs, à Henri Tréchot (1868-1936), fils de Joseph Tréchot, ouvrier aux Forges de La Chaussade et de Marie Pichot. 

   On remarquera qu’Henri Tréchot, avec ses 4 frères, François, Louis, Aimé et Ernest, s’était rendu au Congo, à l’époque de sa colonisation, et venait de créer en 1899 une société, la CFHC (Compagnie Française du Haut Congo), qui était concessionnaire d’un vaste territoire (la Likouala-Mossaka). Celle-ci avait le monopole d’achat des produits locaux et de la vente des produits manufacturés, en contrepartie du paiement d’une redevance et diverses obligations. Elle possédait une flotte de bateaux à vapeur pour naviguer sur les fleuves. Les frères Tréchot avaient, par ailleurs, rendus des services à la France par le transport des troupes et du matériel militaire sur des bateaux à vapeur.

   François, Ernest et Aimé Tréchot reposent au cimetière de Guérigny.

   L’odyssée des frères Tréchot a fait l’objet d’une importante  communication lors du colloque Nivernais et Marines, organisé par les Amis du Vieux Guérigny en 2009.

   À noter que l’immeuble de Guérigny était à l’abandon depuis de nombreuses années et que, suite à une vente, des travaux de rénovation semblent être programmés.

Pour en savoir davantage :

   Jean-Paul Gauthron : « L’épopée des marins nivernais sur le fleuve Congo »  Actes du colloque Nivernais et Marines, 2010, page 233.

   Jean-Paul Gauthron : « L’ancienne grande auberge, commune de Guérigny » Marteau pilon tome XXII juillet 2010, page 57.

   NB : On peut se procurer les publications des Amis du Vieux Guérigny soit à la permanence effectuée chaque jeudi matin de 9h à 11h à la bibliothèque du musée Forges et Marines, soit par correspondance en utilisant le bulletin de commande en cliquant sur le lien ci-dessous :

L’église Saint-Pierre de Guérigny
Église Saint-Pierre de Guérigny, 58
Église Saint-Pierre de Guérigny, vue de face
Église Saint-Pierre de Guérigny, 58
Église Saint-Pierre de Guérigny, vue générale
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Église Saint-Pierre de Guérigny, détail
Cloche de l'église Saint-Pierre de Guérigny
Cloche de l'église Saint-Pierre de Guérigny

   Si la paroisse de Guérigny a été fondée en 981, la primitive église était dédiée à Saint Amand. Celle-ci était située, sans doute, à l’emplacement du parc du Château de La Chaussade. Il s’agissait d’un bâtiment modeste, dont on peut voir au musée Forges et Marines une cloche datant de 1637. D’après une expertise rendue le 5 août 1743 l’église était en très mauvais état et menaçait ruine. Il a été même précisé qu’elle était construite dans « un endroit malsain ».

   La situation va se modifier à partir des constructions des nouveaux bâtiments industriels et du Château de La Chaussade. Après une période transitoire pendant laquelle les offices seront célébrés dans la chapelle du château, une nouvelle église, dédiée à Saint-Pierre, sera édifiée sur un plateau au-dessus de la vallée de la Nièvre et consacrée par Mgr Jean Antoine Tinseau, évêque de Nevers le 5 octobre 1767.

   La nouvelle église est un bâtiment en forme de croix latine, terminée par un chevet à pans coupés, et couvert par un toit « à la Mansart ». A la base du clocher on distingue encore la porte permettant à Mr de La Chaussade d’accéder à sa chapelle qui était une tribune en bois au- dessus du chœur.

   La façade est constituée par des pilastres que l’on peut rattacher à l’ordre toscan. Au-dessus on trouve un fronton triangulaire qui renferme, non un sujet religieux, mais les armes des Forges Royales de La Chaussade, adoptées à la suite de l’acquisition de 1781.

   A l’extérieur on trouvait la pierre des morts et une croix en fer forgé au centre de la place. A l’arrière de l’église se trouvait le cimetière.

   Pour en savoir davantage : voir l’audiovisuel Guérigny d’hier à aujourd’hui, au musée Forges et Marines.

Église Saint-Pierre de Guérigny, plan
Église Saint-Pierre de Guérigny, plan